mercredi 11 avril 2007

faire caisse commune

C'est un autre paradoxe , alors que les gaulois hésitent toujours à acquérir leur résidence principale, ce qui leur permettrait de se constituer un patrimoine et (oh ! quelle honte ! ) s'enrichir et améliorer un jour leur petite retraite, ils ne se posent pas la question pour ce qui est de leur automobile : "la bagnole, ça s'achète". Et pourtant, à peine sortie du concessionnaire, c'est un placement à -20 %, puis -10 % par an sans compter les intérêts ("le crédit de la bagnole") et les frais. Bref, en moyenne, une voiture côute 600 euros par mois (entretien, carburant et dépréciation)
Après les errements du covoiturage, une jeune société "Caisse-commune" (ah ouais, ok) implantée au coeur du sytème bobo parisien a importé le concept de l'autopartage : j'appelle, je réserve une voiture, pour 1 heure, 2 heures, 1 mois. En moyenne, un véhicule est utilisé par 20 personnes, ce qui fait gagner en surface de parking. Accessoirement, vous ne prenez la voiture qu'en cas de vrai besoin, pas pour aller au square ou chercher la baguette (quoiqu'un parisien qui a une place de stationnement dans sa rue réfléchit à 2 fois avant de la sortir)

Buzz donc, en témoigne la revue de presse, un concept sympa pour aller faire une course, récupérer des affaires chez un pote en banlieue, déménager sa meilleure copine qui vient de casser avec son mec, s'aventurer au-delà du périph, covoiturer ses colocs à un anniv dans le 19ème pour une soirée couche-tard, ou, soyons fou, envisager une virée sur la grande couronne ?

Si le concept est intéressant, il reste très parisien. En outre, le modèle économique est pris en tenaille par les loueurs qui démarrent leur journée à 39 euros voire moins en tarif appel (sur caisse-commune, une journée de twingo revient à 50 euros)

De l'autre côté de la tenaille, le taxi , vous n'avez pas à le ramener ni le faire passer à la pompe à essence, lui, et il ne vous facture pas pendant que vous buvez des bières sur un canapé chez le pote en question.

Un autre grand concurrent, le transport en commun, termine la tenaille et chacun sait combien le parisien est attaché à son métro (les embouteillages monstre de Paris sont dus aux banlieusards, c'est bien connu)

Pas facile donc de changer les habitudes de transport. 16 stations à ce jour dans Paris, mais la société s'engage à ouvrir une nouvelle station dès 40 adhésions (ah oui j'oubliais il faut "adhérer" au concept, de mémoire à partir de 20 euros par an, car aucun tarif n'est affiché sur le site)

Le rapport avec ce blog : d'abord la flotte de partage est censé fonctionner au GPL, les usagers privilégient des transports en fonction de leurs usages, on réduit le nombre de véhicules en circulation. Surtout c' est hype, vous avez une histoire à raconter en arrivant en retard à la soirée (j'ai du passer à République prendre ma twingo) et on économise en moyenne 6000 euros par an sur la possession d'un véhicule.
Je paufine donc mon image "respectueux de l'environnment" tout en m'enrichissant et en réduisant mon empreinte carbone . Que faire de tout cet argent ? Après un voyage au Brésil (séjour combiné étude de la canopée en montgolfière puis Copacabana) vous aurez encore de quoi remplir votre livret développement durable.

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